Comment sécuriser les activités en biosécurité dans les établissements de santé

Comment sécuriser les activités en biosécurité dans les établissements de santé

Dans les hôpitaux, cliniques et centres de soins, la biosécurité est cruciale pour éviter la propagation d’infections nosocomiales et protéger patients, visiteurs et personnel. Les établissements de santé manipulent chaque jour des agents pathogènes variés (échantillons biologiques, dispositifs médicaux contaminés, déchets infectieux). Cet article détaille les mesures indispensables pour sécuriser efficacement ces environnements à haut risque.

Mettre en place des protocoles stricts de gestion des infections

  • Cartographie des zones à risque : Identifiez les secteurs où le contact avec des agents biologiques est le plus fréquent (laboratoires, blocs opératoires, services d’isolement) et définissez-y des procédures spécifiques.
  • Règles d’hygiène des mains : Instituez des stations de lavage et de désinfection des mains à chaque point d’entrée et de sortie de zone à risque, et formez régulièrement le personnel aux techniques de friction hydro-alcoolique validées par l’OMS.
  • Isolement des patients infectés : Prévoyez des chambres à pression négative et des équipements dédiés (tenues, instruments) afin de réduire le risque de contamination croisée.

Renforcer l’équipement de protection individuelle (EPI)

  • Choix et adaptation : Sélectionnez gants nitrile, blouses à manches longues, masques FFP2/3 et lunettes ou visières en fonction du type d’agent manipulé.
  • Formation à l’équipement : Organisez des sessions pratiques pour apprendre l’enfilage, le retrait et l’élimination des EPI sans risque de contamination.
  • Contrôle et approvisionnement : Tenez à jour un stock suffisant et vérifiez régulièrement les dates de péremption et l’intégrité des emballages.

Assurer la stérilisation et la décontamination des surfaces

  • Désinfection ciblée : Choisissez des désinfectants à large spectre (eau de Javel à 0,5 %, peroxyde d’hydrogène stabilisé, etc.) et appliquez-les selon les recommandations (temps de contact, concentration).
  • Protocoles de nettoyage : Définissez un planning quotidien pour les surfaces critiques (plans de travail, poignées de porte, interrupteurs) et un nettoyage approfondi hebdomadaire ou après chaque patient à risque.
  • Validation des méthodes : Contrôlez l’efficacité par des tampons de surface ou des tests ATP pour vous assurer de la décontamination complète.

Gérer rigoureusement les déchets biologiques

  • Tri à la source : Séparez immédiatement les déchets « biologiques » (sang, cultures, lames contaminées) des déchets « non dangereux » à l’aide de sacs colorés et d’étiquetage clair.
  • Collecte sécurisée : Utilisez des contenants rigides et étanches pour le transport interne, scellables et conformes à la réglementation marocaine sur les déchets médicaux dangereux.
  • Traitement final : Privilégiez l’autoclavage in situ puis l’incinération dans des installations autorisées, ou confiez ces déchets à un prestataire certifié pour garantir leur neutralisation complète.

Maintenir et vérifier les installations

  • Ventilation et pression : Contrôlez régulièrement les systèmes de ventilation, notamment les chambres à pression négative, pour garantir un flux d’air conforme aux niveaux de biosécurité requis.
  • Hottes et enceintes de confinement : Faites réaliser au moins une fois par an une certification de performance (fumigation, vérification du flux laminaire) et assurez la maintenance préventive.
  • Alarmes et détecteurs : Installez des capteurs de particules et des alarmes de défaillance, et définissez un plan d’action immédiat en cas d’alerte.

Former et sensibiliser continuellement le personnel

  • Programmes modulaires : Proposez des formations périodiques (au minimum annuelles) adaptées au rôle de chaque intervenant : soignant, technique de laboratoire, agent de nettoyage.
  • Exercices pratiques : Organisez des simulations d’incidents biologiques pour tester la réactivité des équipes et améliorer les procédures.
  • Culture de la vigilance : Encouragez la remontée des incidents et « presqu’accidents » via un système de signalement sans sanction, afin de corriger rapidement les failles.

Conclusion

Sécuriser les activités en biosécurité des établissements de santé demande une approche systématique : protocoles rigoureux, EPI adaptés, décontamination efficace, gestion des déchets, maintenance des infrastructures et formation continue. En appliquant ces 10 recommandations, chaque hôpital ou clinique renforce la protection de ses équipes et la sécurité des patients, conformément à l’engagement de l’AMBS pour une santé publique durable.

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